La mer qu'on voit danser -

Aujourd’hui, comme souvent j’ai déjeuné devant Twitter. J’y ai vu que Marie avait un petit moral rapport au froid, aux jours courts enfin tout ça tu vois. Moi, quand j’ai un coup de mou, un coup de nerf et même un coup de chouine, le truc qui me requinque, c’est la mer. Mais Marie, elle vit plutôt dans les montagnes, elle. Alors, je lui ai demandé si elle voulait une photo de la mer sous le soleil pour la changer, malgré les 2°C qui régnaient ici, parce que l’internet ne transmet pas la température ambiante.

Comme on est jeudi, les mectons étaient avec leur papa et j’ai pu à loisirs sortir sans contrainte horaire. Je me suis donc équipée comme si j’allais conquérir l’arctique et j’ai descendu ma rue.

La semaine dernière je te disais combien je n’étais plus chez moi dans cette ville mais la mer, elle, la Manche, a un goût de « maison ». Elle coule dans mes veines, je suis viking, issue « de la terre et du sel » En cette saison, la plage est déserte : seuls quelques kite surfeurs « jouent » sous voile à défaut d’être dans l’eau définitivement trop froide se partagent les lieux avec les propriétaires canins profitant du sable interdit pendant la période estivale. On se gèle les miches entre bédouins et ça nous plait bien.

Ces derniers jours, avec ces températures (absolument de saison mais) vachement fraîches le paysage est particulier, mouvant et assez paradoxal : la glace et les fleurs cohabitent sur la même dune et les mouettes se réchauffent les pattes dans les méandres après avoir patiner sur les flaques de la rue avoisinante. Les cabines vides, les ouvriers construisant de nouveaux aménagements pour les beaux jours, les poubelles débordant de ce que la mer rapporte à chaque tempête, voilà comment je préfère ma plage, avec pour point culminant l’arrivée (ou le départ) du ferry pour l’Angleterre.