TSA et collège : une nouvelle grande étape pour Mini
Ce petit bonhomme fièrement caché derrière son ardoise, a fait son entrée au collège cette année. Lui, pour qui l’école n’a pas toujours été accueillante, se retrouve plongé dans le grand bain du secondaire.
Ca ne fait que 2 mois et pourtant on a déjà une impression assez désagréable. Soyons honnêtes, je savais que la lune de miel allait s’arrêtait à un moment, et bien nous voici à ce moment ! Pour commencer, tu t’en doutes, Mini a changé d’établissement, d’enseignants, de mode de fonctionnement mais aussi d’AESH. Lalla, sa meilleure moitié depuis 7 ans, est restée en primaire, elle est actuellement en CE1 et appelle son nouveau petit élève « Mini » par habitude 🙂
Le collège, j’adore, c’est mieux que le CM2
C’est l’avis de Mini, qui trouve que le temps passe plus vite, surement grâce aux coupures toutes les heures. Je suis contente que lui le vive bien car en coulisses, not so much !
J’ai en moyenne la vie scolaire au téléphone toutes les semaines. Plus on avance et plus on aménage son temps de présence à la réduction. Déjà parce que son attribution AESH est de 24 heures, ce qui est le temps plein de primaire, mais il a 27 heures d’enseignement maintenant. Je te laisse réfléchir sur cet écart de 3 heures, et je ne te surprendrais pas en t’annonçant que 2 de ces 3 heures sont passées chez moi ^^
Sa professeure principale passe son temps à se plaindre de lui et a avoir des sorties incroyables du genre » Ben il va s’y mettre ! » quand j’ai annoncé que Mini ne lisait pas de romans (comme si c’était une question de volonté) Elle a demandé des stim toys afin que Mini fasse moins de bruit en classe et touche moins son AESH ( o_O) mais elle a confisqué les dit stim toys à peine arrivés. Mini a également une règle en métal, car après 8 ans d’école, je sais que le matériel en plastique ne survit pas plus d’une demi journée. Elle a confisqué la règle et a prêté sa propre règle en plastique. Spoiler alert : la règle en plastique a été cassée !
La prof d’anglais n’est pas mieux. Elle, son kink c’est punir Mini toutes les semaines. Pour oubli de matériel (il avait oublié 1 des cahiers chez moi, alors qu’il était chez son père) Pour crise autistique. Pour répondre à ses camarades qui entrent dans son espace. And it goes on and on and on. Je passe ma vie à signer le cahier de correspondance.
J’ai la douloureuse impression que ces enseignants n’ont jamais eu d’enfants différents dans leur classe et ne désirent pas faire d’effort pour les intégrer.
L’administration du collège, ma nouvelle amie
Pourtant, la vie scolaire est plutôt ouverte sur le sujet. J’ai eu l’occasion de rencontrer la proviseure et le proviseur adjoint en juillet dernier lors du PPS et ils ont pris note tous les 2, des spécificités de Mini. Ils ont proposé des aménagements pour faciliter la transition. Par exemple, Mini mange toujours en premier à la cantine, quelque soit l’ordre de passage de sa classe. Ca peut vous paraître difficile de manger sans ses camarades, mais pour lui ça n’a aucune importance, l’attente n’est pas vraiment un truc agréable. Il déjeune donc en tête à tête avec un assistant d’éducation (AED) dès qu’il sort de classe. Il a aussi un accès privilégié au CDI, lieu calme qui lui permet de se recentrer.
Le proviseur adjoint était même prêt à donner de sa personne en accompagnant Mini lors du CROSS des sixièmes, le dernier vendredi avant les vacances ! Mini a décliné la proposition car lui et le sport, c’est pas vraiment une histoire d’amour.
L’ESS, le coup de grâce
Juste avant les vacances, la réunion ESS a eu lieu. D’habitude, elle a plutôt lieu en janvier, mais l’enseignante référente voulait la faire rapidement pour cette entrée au collège.
Cependant, la réunion a commencé sans elle, et la professeure principale soutenue par l’AESH et un peu le proviseur adjoint en ont profité pour me dire combien mon enfant dérange. Combien les enfants de sa classe se plaignent de ne pouvoir travailler à cause de lui. Combien les enseignants ne tolèrent pas ses crises. Combien l’AESH ne supporte pas le besoin (vital) de contact de Mini. Cette longue litanie s’est poursuivie après l’arrivée de l’enseignante référente. Heureusement, elle nous connait depuis de nombreuses années et a proposé des solutions. La venue d’une professionnelle de l’autisme en classe, par exemple, pour expliquer aux élèves et enseignants, le pourquoi du comment.
J’ai personnellement conclu cette réunion par « Il n’a mis le feu à rien, n’a déclenché aucune alarme, n’a blessé personne et n’a pas disparu. Je trouve qu’on est sur un bon début d’année ! » L’enseignante référente a souri et a confirmé que oui, c’était un très bon début pour nous.
J’ai par ailleurs appris lors de cette réunion que l’AESH part à la retraite en décembre. Il faudra donc recommencer à créer un lien avec une nouvelle personne au début du second semestre. Yay ! Tout est vraiment penser pour l’intégration…
Ce qui me chagrine le plus, c’est que Mini a d’excellents résultats en classe, mais ça, personne n’en a parlé. Mon môme qui ne parlait pas quand il est entré à l’école il y a 8 ans, peut faire la conversation en anglais et a environ 17 de moyenne. Mais apparemment, quand on est différent, c’est pas ça qui compte.
Ce qui compte, c’est de rentrer dans le moule.
Je ne vous cache pas que j’ai retenu mes larmes plusieurs fois lors de l’ESS. Heureusement que Pronote existe et que grâce à ça j’avais une visibilité sur les différents scores de Mini (il est noté tantôt en aptitude tantôt en points, très bizarre ce fonctionnement) Sans ça, je pense que je m’effondrais en direct. Je pense que les enseignants n’ont aucune espèce d’idée de l’impact de leur jugement de nos mômes, sur nous, parents.
Heureusement pour nous, ce début d’année rime aussi avec CMPP et SESSAD. Ces 2 instances nous ont contacté après des années d’attente (sans exagération) Avec un peu de chance, 2023 sera l’année de la reprise des suivis et Mini aura de nouveaux outils pour se canaliser.
Un commentaire
petitdiables
24h sur 27? Wah! Dans mon collège aucun élève n’a plus de 12/13h d’accompagnement. Manque de personnel…ils doivent se débrouiller sans le reste du temps…ce qui n’est pas une sinécure pour eux et les autres.
Sinon je me fais l’avocat du diable: nous les profs ne sommes aucunement formés pour accueillir les élèves avec des troubles, on en a en ce moment 4 ou 5 par classe facile, ce qui ne veut pas dire que les 25 restants n’ont aucun souci. Et ils sont 30 par classe maintenant…alors certes les professeurs dont tu parles n’ont pas l’air aware et en même temps crois-moi, on n’est pas aidés.